Le pays cherche coûte que coûte à diversifier ses exportations.
Pendant que l'Union européenne éprouve les plus grandes difficultés à signer l'accord de libre-échange avec le Canada , Justin Trudeau , le Premier ministre, a déjà donné l'impulsion pour le coup d'après. Lors de sa première visite officielle en Chine, fin septembre, il a annoncé qu'Ottawa allait mener des négociations avec Pékin en vue de conclure un accord de libre-échange dont l'objectif est de doubler les échanges commerciaux d'ici à 2025. « Il y a comme un lien historique avec la Chine. Pierre Elliott Trudeau, le père du Premier ministre, a rétabli les relations diplomatiques avec Pékin avant les Etats-Unis », souligne Jean-Sébastien Rioux, professeur à la School of Public Policy de l'université de Calgary.
Gagner un peu d'indépendance vis-à-vis des Etats-Unis
Pour le jeune Premier ministre, c'est une tentative pour gagner un peu d'indépendance vis-à-vis des Etats-Unis. Non seulement parce que son voisin du sud est, de fait, le centre gravitationnel du Canada qui y exporte 80 % de ses biens. Mais aussi parce que Washington avait écarté la Chine des discussions du Trans-Pacific Partnership (TPP), un accord de libre-échange avec une douzaine de pays en bordure du Pacifique dont le Canada. Pour Ottawa, le TPP « était l'occasion de mettre à jour un traité plus ancien avec les Etats-Unis et le Mexique, l'Alena, qui date de 1994. Mais c'était aussi un libre-échange automatique avec le Japon. Or cela fait des années que l'on tente de percer le protectionnisme japonais », note Jean-Sébastien Rioux.
Problème : dans sa version actuelle, le TPP est largement compromis puisque les deux candidats à la présidence des Etats-Unis le rejettent en l'état. « Il y a des forces politiques, populistes, que nous n'avons pas encore compris », observe l'universitaire.
Les échanges internationaux représentent 45 % du PIB du Canada, qui est un gros exportateur de pétrole et de gaz naturel. Ces produits ont souffert de la chute des prix des deux dernières années et les investissements dans ce secteur, notamment dans les sables bitumineux , ont été drastiquement réduits. Toutefois, « Le Canada n'est pas aussi dépendant des produits pétroliers que la Russie et l'économie canadienne est assez flexible », souligne David Carey, économiste à l'Ocde. Néanmoins, Ottawa comptait sur les accords de libre-échange pour poursuivre la diversification de ses exportations, avec davantage de ressources agricoles, bovines ou de produits forestiers.
De fortes réticences
Or la signature du Ceta semble elle aussi de plus en plus compromise, sauf à ce que les chef d'Etat et de gouvernement, réunis jeudi et vendredi à Bruxelles, renversent la vapeur. « Ce sont les Etats-Unis qui sont de loin le premier partenaire commercial du Canada. La croissance supplémentaire du PIB grâce au Ceta n'est sans doute pas énorme », indique David Carey. Ce serait en tout cas une perte pour les Québecois qui espéraient réellement une baisse des tarifs douaniers sur les fromages français.
Inévitablement, le Canada qui essaie de conforter sa place dans le concert des nations, va se tourner vers l'Asie. Si le TPP n'est pas mis en oeuvre, il pourrait chercher à bâtir un accord de libre-échange avec le Japon, estime Jean-Sébastien Rioux. Celui envisagé avec la Chine est de longue haleine. Il y a de fortes réticences au Canada à s'allier de trop près avec un régime autoritaire qui ne porte pas la même attention au droit des travailleurs, à la protection de l'environnement ou tout simplement aux droits de l'homme. Il y a aussi des craintes envers les entreprises d'Etat chinoises et les projets d'acquisitions de sociétés canadiennes.
Pendant que l'Union européenne éprouve les plus grandes difficultés à signer l'accord de libre-échange avec le Canada , Justin Trudeau , le Premier ministre, a déjà donné l'impulsion pour le coup d'après. Lors de sa première visite officielle en Chine, fin septembre, il a annoncé qu'Ottawa allait mener des négociations avec Pékin en vue de conclure un accord de libre-échange dont l'objectif est de doubler les échanges commerciaux d'ici à 2025. « Il y a comme un lien historique avec la Chine. Pierre Elliott Trudeau, le père du Premier ministre, a rétabli les relations diplomatiques avec Pékin avant les Etats-Unis », souligne Jean-Sébastien Rioux, professeur à la School of Public Policy de l'université de Calgary.
Gagner un peu d'indépendance vis-à-vis des Etats-Unis
Pour le jeune Premier ministre, c'est une tentative pour gagner un peu d'indépendance vis-à-vis des Etats-Unis. Non seulement parce que son voisin du sud est, de fait, le centre gravitationnel du Canada qui y exporte 80 % de ses biens. Mais aussi parce que Washington avait écarté la Chine des discussions du Trans-Pacific Partnership (TPP), un accord de libre-échange avec une douzaine de pays en bordure du Pacifique dont le Canada. Pour Ottawa, le TPP « était l'occasion de mettre à jour un traité plus ancien avec les Etats-Unis et le Mexique, l'Alena, qui date de 1994. Mais c'était aussi un libre-échange automatique avec le Japon. Or cela fait des années que l'on tente de percer le protectionnisme japonais », note Jean-Sébastien Rioux.
Problème : dans sa version actuelle, le TPP est largement compromis puisque les deux candidats à la présidence des Etats-Unis le rejettent en l'état. « Il y a des forces politiques, populistes, que nous n'avons pas encore compris », observe l'universitaire.
Les échanges internationaux représentent 45 % du PIB du Canada, qui est un gros exportateur de pétrole et de gaz naturel. Ces produits ont souffert de la chute des prix des deux dernières années et les investissements dans ce secteur, notamment dans les sables bitumineux , ont été drastiquement réduits. Toutefois, « Le Canada n'est pas aussi dépendant des produits pétroliers que la Russie et l'économie canadienne est assez flexible », souligne David Carey, économiste à l'Ocde. Néanmoins, Ottawa comptait sur les accords de libre-échange pour poursuivre la diversification de ses exportations, avec davantage de ressources agricoles, bovines ou de produits forestiers.
De fortes réticences
Or la signature du Ceta semble elle aussi de plus en plus compromise, sauf à ce que les chef d'Etat et de gouvernement, réunis jeudi et vendredi à Bruxelles, renversent la vapeur. « Ce sont les Etats-Unis qui sont de loin le premier partenaire commercial du Canada. La croissance supplémentaire du PIB grâce au Ceta n'est sans doute pas énorme », indique David Carey. Ce serait en tout cas une perte pour les Québecois qui espéraient réellement une baisse des tarifs douaniers sur les fromages français.
Inévitablement, le Canada qui essaie de conforter sa place dans le concert des nations, va se tourner vers l'Asie. Si le TPP n'est pas mis en oeuvre, il pourrait chercher à bâtir un accord de libre-échange avec le Japon, estime Jean-Sébastien Rioux. Celui envisagé avec la Chine est de longue haleine. Il y a de fortes réticences au Canada à s'allier de trop près avec un régime autoritaire qui ne porte pas la même attention au droit des travailleurs, à la protection de l'environnement ou tout simplement aux droits de l'homme. Il y a aussi des craintes envers les entreprises d'Etat chinoises et les projets d'acquisitions de sociétés canadiennes.
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